jeudi 20 juin 2013

Les fondamentaux d’un projet ERP

Dans la culture informatique commune, un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de Gestion Intégré) est un logiciel  qui permet de gérer l'ensemble des processus opérationnels d'une entreprise, en intégrant l'ensemble des fonctions de cette dernière comme la gestion des ressources humaines, la gestion comptable, financière, mais aussi la vente, la distribution, l'approvisionnement, le commerce électronique, la production.

C’est donc un ensemble d’applications qui gèrent et optimisent les processus financiers et opérationnels de l’entreprise.

Historiquement, les entreprises créaient des silos applicatifs qui géraient des processus métier différents et hétérogènes. Parfois ces applications étaient intégrées entre elles; parfois elles étaient simplement interfacées. C’est alors qu’est devenu important le besoin d’intégrer tous ces composants du système d’informations (financière, industrielle, commerciale, logistique ou employé).

Souvent le choix d'un ERP se base sur des critères différents, complémentaires, qui vont du partage de l'information aux enjeux métier en passant par l'excellence opérationnelle (mieux travailler avec plus de valeur ajoutée) et le coût de l'informatique.





Toutefois, avant de se lancer dans la mise en oeuvre d'un ERP, il est nécessaire de prendre en compte deux fondamentaux propres à ce type de progiciel.

Un ERP est une collection de ‘Best Practices’:

  • Les éditeurs d’ERP sont autant confrontés à des métiers différents pour un secteur d’activité donné qu’à une vision plus uniforme (académique) des processus qui supportent ces métiers. C’est dans ce cadre qu’ils développent les applications qui gèrent ces processus; l’objectif est de mutualiser ces pratiques, quelque fois par secteur d’activité (une offre verticale est ainsi créée), au sein d’un même progiciel qui a pour objet de traiter ces processus.
  • Néanmoins, cette approche de type progiciel se heurte à la réalité du monde de l’entreprise, à savoir que les processus métier changent et que trop peu de flexibilité devient un facteur de risque lors de la mise en œuvre d’un système d’informations basé sur ces ‘Best Practices’.

ET

L'ERP est un un système d’informations structurant:

  • Ces progiciels sont maintenus par des fournisseurs, les éditeurs, avec qui les entreprises établissent une relation à long terme. Elles ne contrôlent alors plus complètement leur destin en matière d’évolution du système d’informations.
  • L’entreprise doit souvent adapter ses processus au mode de travail standard de l’ERP. Il en est parfois de même sur son découpage organisationnel.





Le terme 'intégré' atteint également ses limites avec les ERP, pour deux raisons essentielles.

L’ERP reste un élément du système d’informations: à ce titre, il ne faut pas oublier que seule la couche applicative est intégrée, pas la plateforme technologique qui la supporte. Beaucoup d’entreprises rencontrent des difficultés à intégrer leur système applicatif avec les couches inférieures que sont le matériel, le système d’exploitation, le gestionnaire de base de données et le réseau. Elles doivent donc pallier ces difficultés par différents moyens:
  • Des interfaces avec les applications non intégrées;
  • Des applications technologiques tierces;
  • Une stratégie applicative plus orientée ‘Best of Breed’ donc moins intégrée.

ET

L’ ERP évolue rapidement:
  • D'un point de vue technologique: matériel, plateforme logicielle, langages, …
  • D'un point de vue fonctionnel: avec la prise en compte de fonctionnalités de plus en plus avancées (à l’instar de la planification) et d’approches verticales dédiées à des secteurs d’activité.




Alors quelles sont les bases d'un projet de mise en oeuvre d'un ERP ?

Tout d'abord il ne faut pas oublier que le projet ERP est à destination du métier même s'il mobilise beaucoup de ressources de la DSI ou de ses partenaires (et fournisseurs). Ensuite il est indispensable d'organiser le projet dans une maille cohérente et compréhensible par les acteurs du métier afin de les amener à s'engager. Enfin, prendre en compte le facteur humain dès le départ, soit en adaptant le progiciel quand son fonctionnement standard est trop éloigné de la cible, soit en conduisant le changement pour faire évoluer les pratiques.






En conclusion, un projet ERP se réussit sur ces trois principes: métier, partage et intégration.




Thierry Biyoghé
Bickley Park


2 commentaires:

  1. On parle beaucoup des projets ERP ratés et pas assez des ceux, nombreux, qui sont réussis et qui constituent la majorité de ces projets. Réussir c’est un travail d’équipe entre le client, ses partenaires de mise en œuvre (intégrateur et autres AMOA) et l’éditeur de la solution ERP. C’est aussi grâce au respect de quelques fondamentaux propres aux projets de systèmes d’informations et plus particulièrement à ceux traitant des ERP.

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  2. Un projet ERP est un vrai défi, non à cause de la révolution technologique ou des nouveaux modes de travail qu'il peut éventuellement amener, mais à cause de la capacité qu'ont les différents acteurs indispensables de ce projet à travailler ensemble, s'écouter, partager leurs expériences pour les mettre au service d'un objectif commun. C'est par le biais de ces différents acteurs que commence la conduite du changement, car c'est grâce à une équipe collaborative forte et légitime que la mise en place d'un ERP est plus sécurisante pour leurs futurs utilisateurs qui seront plus enclins à s'engager dans l'aventure. Et je confirme, la plupart des projets ERP sont de belles réussites; bien souvent grâce au respect des fondamentaux ci-dessus décrits.

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